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Une promenade de plusieurs années dans les mondes des arts et des sciences, a fait exploser en des milliers de questions mon approche de l’invisible (et de sa perception sensible).
Ces interrogations, en mutation constantes, m'accompagnent depuis des années et traversent en permanence ma pratique.
Je construis à travers le dessin, la performance et les odeurs, souvent avec l’aide de plusieurs parfumeur.euse.s, danseur.euse.s, chorégraphes et bodybuildeur.euse.s, des propositions dans lesquelles peuvent prendre place l’échange et/ou à la discussion.
L'idée d'une archive figée et permanente est quelque chose qui me questionne et que je refuse pour l'instant (photos, vidéos, éditions, etc...).
Ce parti-pris instaure un rapport particulier à la mémoire et aux personnes qui partagent avec moi ces expériences. Les archives deviennent vivantes puisqu’elles ne peuvent plus être incarnées que par le récit des personnes présentes à cet instant.
Le caractère vivant des archives produit des récits multiples, qui évolueront ou disparaîtront selon la sensibilité de chacun.
Sarah Bonnet (Grenoble)
L'intervention prendra la forme d'une performance-atelier qui pourra s’étendre sur l'ensemble de la journée du samedi.
Le matériel utilisé est très simple, il y aura 5 hydrolats (odeurs stabilisées avec de l'eau et passées à la centrifugeuse), 4 représentants un fragment de ce qui se passe olfactivement quand un cadavre humain se décompose dans les temps.
Les 4 premiers hydrolats :
-sang.
-secretions (sueurs, excréments).
-cadaverine et putrecine (2 composés organique que libère, le corps d'un défunt).
-humus/terre (spécifiquement nourrie par la décomposition des os humains).
Le 5éme hydrolats sera un mélange specifiques des 4 premiers, recréant ainsi une odeur generique de l'entiérté d'un corps sans vie.
L'idée étant de célébrer ou au moins renouer avec les odeurs organiques très connaissables d'un cadavre humain.
La performance consistera en une sorte de petit rituel autour de ses odeurs, nécessitant l'intervention des personnes qui le souhaiterons.
Il suffira pour cela de prendre dans un petit récipient, mis à disposition, un des 5 hydrolats et de le déposer sur une source de chaleur (mise à disposition elle aussi) qui le fera s'évaporer et permettra à l'odeur de remplir l'espace de la pièce un court instant.
Le corps, malgré son invisibilité total sera hyper present et cette performance-atelier-discussion est aussi un moyen de prendre contact avec les gens (ou à inviter les gens à discuter entre eux) des questions qui entoure le corps la mort, sa mise en scène l'injonction au deuil (ou sa nécessité), en fonction des sensibilité de chacun.e.s.
La notion de rituel laisse de la place dans la discussion pour toutes croyances.
Travailler avec des hydrolats, dans le cadre de ce projet, permet d'avoir des effluves qui, malgré leurs odeurs très fortes ne représenterons aucuns danger pour la santé, même pendant et après l'évaporation.
De plus les parfums à bases d'eaux sont très fragiles, ils permettent de retranscrire assez finement (d'un point de vue très subjectif) une ou plusieurs odeurs, mais leurs dégradations est beaucoup plus rapide que des parfums contenant de l'alcool.
C’était aussi pour coller à cette idée de corps qui se dégrade, les gens pourront repartir avec une ou plusieurs petite quantités d'hydrolats si iels veulent (et ont des contenant qui le permettent), comme ont peut repartir avec les reste d'un.e defunt.e, mais l'odeur changera elle aussi avec le temps.
Ayant fait un gros travail de synthèse au préalable, tout les hydrolats sont vegans et leurs productions n'as engendré qu'une très faible dépense d'énèrgie et aucunes souffrances chez les animaux humains et/ou non-humains.
Performance olfactive - atelier rituel